Mandater une firme de recherche de cadres n’est pas une mince affaire. Comme lors de la sélection d’un candidat pour pourvoir un poste, il faut que le courant passe! Pour dénicher la bonne firme, certains font confiance au bouche à oreille. D’autres s’en remettent au hasard des plus récents contacts avec des recruteurs* qu’ils connaissent souvent trop peu. D’autres encore développent des processus d’analyse des fournisseurs si fastidieux qu’ils découragent les professionnels les plus compétents, trop occupés pour s’y soumettre.Dans tous les cas, on est loin de la démarche méthodique et efficace qui permet de mettre la main sur une firme professionnelle et performante.

Voici la suite de cet article qui vous permettra de découvrir les questions numéro 4 à 6:

4-Comment êtes-vous protégé?

Un recruteur*, c’est un peu comme un mercenaire. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme chasseur de têtes! Mieux vaut éviter de devenir sa prochaine cible et prendre garde aux conflits d’intérêts. Vérifier les différentes clauses contractuelles est primordial. La durée de la garantie de remplacement et les circonstances (parfois très nombreuses) où elle ne s’applique pas sont très importantes. Que se passe-t-il si, peu de temps après son embauche, vous devez licencier le candidat choisi ou s’il part de son propre chef? Les clauses de non sollicitation sont aussi déterminantes. Vos employés peuvent-ils devenir des candidats dans les prochains mandats du recruteur? Si oui, dans quel contexte et au bout de combien de temps?

Faire affaire avec un recruteur très spécialisé dans un secteur étroit du marché peut vous donner accès à un solide réseau de contacts. Toutefois, vous pourriez constater que ses nombreuses clauses de non sollicitation avec d’anciens clients limitent son bassin de recrutement. À moins que son sens de l’éthique soit élastique et qu’il prenne ces clauses à la légère, ce qui n’est pas mieux!

En tout état de cause, l’éthique de travail d’un recruteur devrait être irréprochable. Le succès du client qu’il conseille et celui du candidat qui sera embauché devraient lui importer davantage que le sien propre.

5-Quelle sera la durée de son mandat?

Contrairement à une agence de placement – qui travaille souvent dans l’urgence sur des dossiers peu stratégiques –, le premier critère de sélection d’un recruteur ne devrait pas être sa rapidité. La vitesse d’exécution d’une firme professionnelle n’est pas nécessairement un gage de réussite. Il peut paraître important de fournir une liste de noms à la date convenue, mais dénicher le bon candidat devrait toujours être la priorité d’un bon recruteur.

D’autant plus que si le dossier est urgent, c’est peut-être que les choses ont traîné de votre côté et que le poste est vacant depuis trop longtemps! Dans ces circonstances, transférer l’urgence au recruteur ou choisir celui qui promet le délai le plus court, c’est un peu choisir un conseiller en fonction de ce qu’on veut entendre…

Bien entendu, un recruteur devra être en mesure de vous présenter un échéancier qui tienne compte des priorités de votre organisation et du degré de difficulté du mandat. Il devra aussi être en mesure de vous préciser des dates butoirs ainsi que des fenêtres d’opportunité pour d’éventuelles rencontres entre vous et des candidats. Il devrait aussi s’informer des disponibilités des membres de votre équipe qui participeront au processus afin de planifier son travail.

Méfiez-vous d’un recruteur qui accepte sans hésitation un échéancier anormalement serré. Il pourrait, par exemple, limiter sa recherche aux candidats actifs[1], ce qui exclurait d’emblée d’excellents candidats potentiels. Un recruteur compétent ne cédera pas à la pression s’il a le sentiment qu’il doit prendre une semaine de plus pour terminer son travail. La réputation d’un recruteur se fonde sur le succès rencontré par les candidats recrutés et non sur la rapidité.

6-A-t-il les talents de réseauteur pour générer rapidement les contacts nécessaires?

Avant d’attribuer un mandat à un recruteur, certains clients demandent : « Avez-vous un réseau de contacts dans ce domaine? ». Pourtant, un recruteur n’a pas besoin d’être spécialisé dans un champ d’activités pour obtenir de bons résultats. Au contraire, pour un recruteur consciencieux et éthique, cela peut même être un handicap (voir le point 4).

Un bon recruteur est avant tout quelqu’un d’apte à entreprendre une recherche et à développer un réseau de contacts dans un secteur donné, le tout, en respectant le délai qui lui est imparti. Il est un réseauteur professionnel, capable de bâtir un réseau efficace et performant en quelques jours seulement! En fait, un bon recruteur bénéficie d’un réseau tellement diversifié, qu’aucun secteur du marché ne devrait lui poser de réelles difficultés. Sentez-vous cette habileté chez votre recruteur?

Découvrez les trois questions suivantes portant sur la confiance, les références et l’expérience.


[1] Les candidats dits actifs sont ceux qui sont activement en recherche d’emploi par opposition aux candidats passifs qui eux, forment la majorité, mais sont plus difficiles à intéresser et peu enclins à se prêter au jeu d’un processus de sélection urgent.

* Le terme recruteur qui est employé dans ce texte pourrait aussi être remplacé par conseiller en recherche de cadres, chasseur de têtes, chasseur de talent, prospecteur ou même courtier en capital humain; les appellations pour celui qui sollicite des mandats de recherche de cadres sont assez nombreuses, mais elles désignent toutes le même métier.

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