Les lettres de références sont-elles inutiles ?

Les lettres de références sont-elles inutiles ?

Dans le cours du processus de sélection, des candidats m’ont souvent demandé si je voulais voir leurs lettres de références. Parfois, je dis oui par politesse, mais je ne leur accorde réellement qu’une très faible crédibilité. Pour être honnête, la plupart du temps je ne les lis pas. Avant d’accorder trop d’importance aux lettres de recommandations des candidats, voici 4 éléments à considérer :

1- La validité

Les lettres de références, surtout dans un contexte numérique, sont trop faciles à falsifier. Quiconque souhaite faire disparaître un adjectif trop précis ou un mot qui ne lui convient pas peut facilement embellir ou inventer totalement une référence.  Difficile d’accorder de la crédibilité à un document qui pourrait être falsifié.

2- Le contexte

Souvent, dans le cadre d’un conflit qui entraîne un départ, les parties vont s’entendre sur le fait qu’une lettre de recommandation DOIT être donnée à l’employé. Dans ce contexte, la lettre de référence n’est donc plus une recommandation spontanée consentie volontairement par un ancien patron, mais plutôt une clause transactionnelle dans une entente de départ.  Dans ces circonstances, des lettres habilement écrites peuvent être fort trompeuses.

3- L’intention

Malheureusement j’ai souvent été témoin de référents qui donnait leur accord à « faire » une lettre de référence en demandant au référé de la rédiger en mentionnant qu’il la signerait par la suite. Dans d’autres cas, le référent peut aussi demander au référé ce qu’il souhaiterait que cette dernière contienne. La lettre de référence ainsi rédigée vise à faire plaisir à un ancien employé bien plus qu’à communiquer des informations précises et pertinentes sur un candidat.

4- La pertinence

Le dernier élément à considérer, c’est que bien des lettres de recommandations jointent à un CV viennent de personnes qui n’ont pas été le supérieur immédiat du référé. Elles viennent même parfois de personnes bien positionnées dans la société et qui jouissent d’une grande crédibilité, mais qui n’ont que très peu ou pas eu une vraie relation professionnelle dans le cadre d’un poste rémunéré. J’ai vu des députés, des ministres et des maires signer des lettres de références pour des référés qu’ils avaient trop brièvement côtoyés socialement ou dans le cadre d’actions politiques, communautaires ou sociales.

 


 

Ce sont précisément les lettres de références auxquelles nous n’accordons qu’une très faible crédibilité, mais nous prenons systématiquement les références des candidats finalistes avec lesquels nous collaborons. Nous nous adressons alors à d’anciens supérieurs immédiats, et nous le faisons lors d’une conversation directe, détaillée, préparée et précise. Dans ce contexte, il m’est parfois arrivé de me servir d’une lettre rédigée par une référence pour adresser des questions précises à celle-ci.

La lettre de référence que vous avez rédigée concernant Mme Tremblay, vous nous dites que… Quels éléments vous font parvenir à cette conclusion ?

 

Nous accordons une bonne crédibilité aux entrevues de référence que nous effectuons, nos questions structurées et directes permettent des réponses intéressantes, car les gens ne nous disent pas tout, c’est bien évident. Mais, face à une question précise, ils ne mentent pas directement. Face à des questions directes et précises, ils hésitent parfois et leurs pauses sont très éloquentes.

À vous de voir quelle importance vous donnez aux lettres de références !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Fill out this field
Fill out this field
Please enter a valid email address.
You need to agree with the terms to proceed