Dans le cadre du colloque intitulé L’entreprise du 3e millénaire, organisé par les Éditions Maletto (3 juin prochain)  j’animerai une table ronde portant sur l’importance  de la dotation, principalement celle des cadres, dans le développement de la capacité organisationnelle. En voici le texte de présentation.

Au sein de nos organisations, la perception qu’on se fait des enjeux de dotation se limite souvent à la capacité de trouver des candidats compétents selon les postes à pourvoir. L’analyse plus poussée des entreprises à succès nous démontre cependant qu’un des éléments sur lesquels elles ont concentré plus d’énergie est justement la dotation, surtout celle des cadres. Avoir la bonne équipe de direction, c’est permettre à une organisation d’avoir la capacité de faire face aux défis qui se présentent à elles aujourd’hui, mais aussi demain.

Pour plusieurs organisations, le défi n’est pas « Quoi faire » (What decisions[1]), mais plutôt « à Qui » (Who decisions[2]) confier les postes et les projets importants. Alors qu’une seule personne visionnaire peut développer une stratégie gagnante, toute une équipe de cadres et d’employés aux bons postes est nécessaire pour s’assurer de son exécution. Le potentiel de succès d’une organisation ne réside donc pas seulement dans sa stratégie d’affaires mais dans sa capacité d’exécution. Il faut donc constater qu’une organisation peut facilement mettre à profit quelques cerveaux pour l’aider à développer une stratégie, mais ce sont ses forces vives, ses cadres, ses professionnels et l’ensemble de ses employés qui peuvent mettre en place les tactiques et opérations nécessaires à l’atteinte des objectifs stratégiques. C’est malheureusement ce qui explique l’échec lamentable de brillantes stratégies et de projets ambitieux soigneusement planifiés.

Alors que nos organisations sont aux prises avec un environnement de plus en plus complexe et sont constamment confrontées à des enjeux importants, un dénominateur commun s’impose : le changement. Ce changement auparavant initié et planifié par l’organisation est de plus en plus subit, courant, rapide et parfois brutal. Mais toujours essentiel à sa pérennité. Dans ce contexte, toute faiblesse dans l’équipe, en apparence bénigne en eaux calmes, pourrait avoir une incidence dramatique en eaux vives. Avoir les bonnes personnes aux bonnes places peut être aussi vital qu’avoir un guide solide et compétent dans un raft, à l’arrivée d’un rapide bouillonnant.

Mais le changement aura tôt fait de bousculer la structure même des postes au sein de notre entreprise et des compétences dont elle a besoin. Donc, dans un deuxième temps, bien que nous ayons traversé la première vague d’un premier rapide, il est possible que tous les pagayeurs bousculés ne soient déjà plus à la bonne place, au bon poste. Le raft initialement bien balancé peut se mettre à descendre le rapide à reculons. Maintenir cette capacité dans le tumulte devient alors un défi, car entreprendre un changement avec la bonne personne au bon poste ne garantit pas qu’une fois le changement effectué cette capacité d’exécution sera intacte.

Plusieurs aspects de cette problématique et des pistes de réflexions feront l’objet d’une discussion avec les participants.  Être en mesure de mieux bâtir une équipe de cadres solide qui pourra guider l’organisation en eaux vives, tel est l’objectif ultime de chaque CEO. Who decisions…

Dans un prochain billet, je vous présenterai les pistes de solution que nous aborderons au colloque.

 

[1] Tiré du livre de Geoff Smart et Randy Street ‘Who’

[2] Idem

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