3 indices pour mieux distinguer les vrais chasseurs de têtes
Dans ce monde en plein changement ou tout un chacun peut se proclamer « expert » en recrutement ou « chasseur de têtes », plusieurs se demandent comment faire pour distinguer le vrai du faux.
Tout d’abord, définissons ce qu’est un chasseur de têtes. C’est un professionnel du recrutement qui agit comme consultant externe et qui accepte des mandats de ses clients pour leur trouver des cadres et des exécutifs de premier plan. Son rôle est loin de se limiter à rechercher et présenter des candidats, il agit d’abord et avant tout comme conseiller stratégique auprès de son client. Il met au service de celui-ci son expertise et son expérience afin de bien définir ses besoins en regard de sa situation stratégique, de sa culture organisationnelle, de son environnement et de ses défis. Ensuite, il prendra soin de valider son analyse avant même de solliciter de nombreux candidats, qu’il prendra soin de bien évaluer avant de les présenter à l’aide d’un rapport écrit détaillé. Finalement, il accompagnera son client dans toutes les étapes qui mèneront à une embauche.
Encore une fois, malgré cette définition, c’est parfois un peu difficile de s’y retrouver. Alors, définissons plutôt 3 indices rapides qui vous permettront de distinguer les bons chasseurs de têtes des autres intermédiaires en recrutement.
Pour y arriver, voici ce qu’un chasseur de têtes compétent et professionnel ne fera pas :
1- Travailler en contingence
Le travail de recrutement peut se faire selon deux modes de rémunération principaux. Le travail en contingence est très répandu du côté des agences de placement. Il est réputé pour être sans engagement, mais comme il consiste à payer le travail du recruteur uniquement à l’embauche d’un candidat, c’est le recruteur qui prend tout le risque et la valeur qui animera son travail sera la vitesse d’exécution. Les vrais chasseurs de têtes n’acceptent pas de telles conditions. Ils ont trop de respect pour l’importance de la qualité de leur travail et ils savent que ce genre de conditions ne leur permet pas de prendre le temps nécessaire pour effectuer un travail de qualité. De plus, ce mode de rémunération a tendance à opposer le client et le recruteur plutôt que de les faire collaborer.
Le chasseur de têtes compétent proposera un contrat comprenant des clauses d’exclusivité et un « retainer ». Il facturera ses honoraires en plusieurs paiements, dont le premier sera effectué en début de mandat. Les honoraires subséquents seront liés soit à l’avancement du mandat ou à des délais préétablis. Si quelqu’un propose de travailler en contingence, c’est qu’il travaille comme une agence de placement et ne peut vous offrir la compétence et la qualité de l’intervention d’un bon chasseur de têtes.
2- Utiliser l’affichage de poste ou la description de tâche du client tel quel
Un bon recruteur ne va pas se fier à ces documents, car ils sont peut-être déjà obsolètes. En outre, il ne s’engagera pas dans un recrutement sans faire une bonne prise en charge selon un processus rigoureux au cours duquel certaines de ses questions ont pour but de faire réfléchir le client sur son besoin. En effet, il sait que la moindre erreur à cette étape peut avoir de lourdes conséquences plus tard. Il devra ainsi passer quelques heures à bien comprendre l’organisation de son client, l’historique récent du poste, les raisons qui le poussent à requérir ses services, les défis du poste, les compétences recherchées, et souhaitera aussi mieux connaître le supérieur hiérarchique ou le « hiring manager ». Possible qu’il demande de rencontrer quelques personnes dans l’organisation et qu’il sollicite plusieurs heures auprès de son client. Mais, si après une trop brève rencontre il semble avoir tout compris et qu’il reprend textuellement les documents de son client sans trop poser de question, c’est que vous n’êtes pas en présence d’un chasseur de têtes de métier. Le chasseur de têtes compétent et professionnel a tendance à se fier plus à son analyse qu’à celle de son client, après tout, cela devrait être lui l’expert.
3- Accepter de courts délais ou promettre de vous présenter des CV très rapidement
Le vrai chasseur de têtes sait qu’il faut du temps pour faire pousser des fleurs et que tirer dessus n’est pas une stratégie gagnante. Il doit parfois laisser le temps au temps. Il n’acceptera pas une date butoir contractuelle pour présenter ses dossiers, bien qu’il ait à cœur de satisfaire son client et d’agir avec célérité, il sait que celui-ci retiendra la qualité des candidatures présentées et embauchées, et non la vitesse à laquelle il aura complété son mandat. Il sait aussi que sa réputation s’établit à long terme sur la qualité des candidats et l’apport de ceux-ci à l’essor de l’organisation de son client.
Dans ce contexte, le chasseur de têtes sait qu’il doit multiplier les approches afin d’établir un lien de confiance avec des candidats de premier plan, et donc qu’il est fort possible qu’il tienne plusieurs conversations avec chacun des candidats avant qu’un de ceux-ci ne décide d’aller plus loin dans le processus. Il sait qu’il devra considérer 100, 150 voire parfois plus de 200 candidats pour présenter des candidatures de premier plan. Alors si un recruteur promet des résultats dans quelques semaines, il faut se méfier. Plus il est catégorique sur des délais relativement courts, plus il faut être vigilant. Car ainsi, il vend de la vitesse, pas du travail de qualité réalisé avec doigté.
En conclusion, lorsque l’on considère choisir un partenaire pour nous offrir un service de recrutement professionnel, il faut analyser essentiellement trois critères généraux : les délais dans l’obtention du service, les coûts engendrés par le service et la qualité de ceux-ci. Si vous recherchez un service de recrutement pour hier, ou à de faibles coûts, vous allez être déçu si vous souhaitez mandater un chasseur de têtes professionnel, car il est un expert de la qualité.
C’est la différence entre simplement pourvoir un poste et recruter des joueurs clés!