Il y a plusieurs pistes à suivre pour prendre contact et faire bonne impression auprès d’un chasseur de têtes professionnel. Cet article a pour but d’aider les lecteurs à mieux comprendre comment notre métier fonctionne et quelles sont les règles du jeu, parfois non écrites.
Mais qu’en est-il des attentes des chasseurs de têtes envers les candidats avec lesquels ils travaillent et maintiennent des liens d’affaires? S’il y avait un code de conduite des candidats, que contiendrait-il? Principalement, je retiens trois éléments :
1. Donnez l’heure juste
Lors de vos échanges avec un chasseur de têtes, assurez-vous de donner l’heure juste. Vous avez été congédié par votre plus récent employeur? Dites-le-lui.
Votre formation universitaire n’est pas complétée? Idem. Votre statut d’emploi change pendant le processus, vous espérez qu’il ne s’en aperçoive pas, car vous pensez avoir ainsi une position de négociation plus solide. Mauvaise idée.
Évitez de le mettre dans une situation où il va apprendre par lui-même des renseignements que vous auriez dû lui donner. Ne vous mettez pas dans une situation où vous le ferez douter, c’est généralement fatal.
Dans une carrière tous vivront un jour les affres d’un congédiement, souvent cela s’explique. Mais de le cacher est une rupture presque assurée du lien de confiance que vous tentez de créer avec lui.
Les bons chasseurs de têtes en ont vu d’autres. Et alors que vous vous attendiez d’eux qu’ils vous donnent l’heure juste et vous gardent informé des développements, êtes-vous surpris que cette attente soit réciproque? Professionnellement parlant, les chasseurs de têtes ont horreur des surprises…
2. Respectez son rôle et son mandat
Il est souvent difficile de recevoir un coup de fil qui nous annonce que notre candidature n’est pas retenue. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains chasseurs de têtes communiquent alors de façon platonique ou même s’abstiennent de donner un tel feedback, préférant votre boîte vocale ou votre courriel.
Ce n’est pas acceptable selon moi. Par contre, il faut comprendre qu’au cours de leur carrière, ils ont tous eu à tenir des conversations avec des candidats qui argumentaient de façon désagréable au moment d’apprendre cette nouvelle. Certains adoptent des comportements nuisibles à notre profession pour se prémunir contre ce désagrément. Pour ma part, j’estime que tout candidat reçu en entrevue par le chasseur de têtes a le droit d’être informé directement de la situation, le téléphone me semble convenir le plus.
Rappelez-vous que lorsqu’un chasseur de têtes vous dit « non » il dit surtout « pas maintenant » ou « pas cette fois-ci ». Votre réaction dictera la suite des choses.
Et ce n’est certainement pas en tentant de contacter son client directement que vous réussirez à faire bonne impression ou à faire en sorte qu’il y ait une prochaine fois. Ses clients le paient pour qu’il gère les communications avec les candidats: laissez-le faire son travail! Ce genre de démarche de la part du candidat contribue à changer un « pas maintenant » en un « non définitif ».
3. Tenez vos engagements envers lui
Le métier de chasseur de têtes en est un d’intermédiaire, cela implique qu’il doit constamment être en lien avec plusieurs personnes dans le cours d’un mandat. Il doit tenter de planifier des rencontres avec clients et candidats, et la planification des agendas est souvent difficile.
Donc si vous lui promettez de lui faire suivre votre CV, vos références ou toute autre information pouvant faire une différence dans l’avancement de son mandat, tentez de le faire au moment prévu. Évitez de lui donner des échéances trop optimistes. Ce genre de délai rend la gestion de son dossier très complexe et délicate. S’il est facile de traiter avec vous, d’obtenir des précisions, des disponibilités, il le remarquera.
Par contre, si vous êtes toujours deux jours plus tard que les délais convenus pour poser une action, que vous manquez un rendez-vous ou que vous êtes constamment en retard… Vous le mettrez dans une situation désavantageuse vis-à-vis de son client. C’est vraiment ce que les chasseurs de têtes détestent le plus : être contraint à mal servir leur client à cause d’un engagement manqué d’un tiers. Il est aussi possible que votre comportement fasse manquer une fenêtre d’opportunité pour finaliser un mandat et que les astres ne se réalignent que dans un mois.
Au passage, il pourra aussi ajouter à son évaluation des observations qui sont plus concluantes qu’une bonne réponse à une question d’entrevue. Et cette conclusion pourrait certainement être désavantageuse pour vous.
Alors, soignez vos relations avec les chasseurs de têtes pour qu’il y ait une prochaine fois…
Pour poursuivre la lecture afin de mieux comprendre le métier de chasseur de têtes professionnel, vous pouvez également consulter les articles suivants: Chasseurs de tête : mode d’emploi et Chasseurs de tête : mode d’emploi (partie 2).